Validation de la mesure du débit cardiaque par la méthode de quantification acoustique chez le patient insuffisant cardiaque sévère.
Auteurs : Vermes E1, Leroy G, Soustelle C, Otmani A, Darondel JM, Halphen C, Haïat RLa technique de quantification acoustique permet, grâce à la détection automatique des contours, le calcul des volumes ventriculaires gauches en temps réel par la technique de sommation des disques. L'objectif de l'étude a été d'évaluer la fiabilité des mesures du débit cardiaque par la technique de quantification acoustique à partir des volumes ventriculaires gauches chez l'insuffisant cardiaque sévère. Dix-sept patients, d'âge moyen 68 ± 11 ans, ont été inclus de façon prospective au stade IV de la NYHA, en rythme sinusal et sans régurgitation valvulaire significative. Le débit cardiaque a été mesuré simultanément par l'échocardiographie bidimensionnelle, l'échocardiographie doppler pulsé, la quantification acoustique et comparé aux données de la thermodilution. Le débit cardiaque, mesuré par quantification acoustique, est très bien corrélé à la thermodilution (r = 0,875 ; p < 0.001) avec un biais très faible (- 0,05 L/min). Léchocardiographie doppler pulsé et l'échocardiographie bidimensionnelle sont également bien corrélées à la thermodilution (r = 0,835; r = 0,701 respectivement). Pour la mesure des volumes ventriculaires, la quantification acoustique est bien corrélée à l'échocardiographie bidimensionnelle (r = 0,892 pour les volumes télédiastoliques et r = 0,874 pour les volumes télésystoliques). Cependant, il existe une surestimation des volumes aussi bien en télésystole (biais à + 36,6 ± 35 mL) qu'en télédiastole (biais à + 35,6 ± 35 mL). Nous concluons que la quantification acoustique est une technique fiable permettant d'estimer avec précision le débit cardiaque chez l'insuffisant cardiaque sévère. Cependant, l'estimation des volumes apparaît peu performante avec une surestimation des volumes télésystolique et télédiastolique.