La schizophrénie est une pathologie hétérogène et l'utilisation de critères cliniques ne suffit parfois pas à caractériser des sous-types bien différenciés. L'utilisation complémentaire de critères prenant en compte les performances cognitives pourrait apporter une aide non négligeable à cette différenciation. Dans cet esprit, l'objectif de cette étude est d'observer les caractéristiques cliniques et neuropsycholo-giques d'une population de 45 sujets schizophrènes subdivisée selon les performances obtenues au test de fluence verbale et de les comparer à celles de 45 sujets témoins appariés selon le sexe, l'age et le niveau d'éducation. Les résultats indiquent que dans le groupe de 21 schizophrènes présentant les performances les plus déficitaires aux épreuves de fluence, tous les tests frontaux étudiés sont perturbés et ces performances sont toutes inférieures à celles de sujets témoins. De plus, du point de vue clinique, ces sujets présentent une prédominance des symptômes déficitaires et désorganisés. Le groupe de 24 sujets schizophrènes présentant les performances les moins déficitaires a des résultats toujours significativement supérieurs au premier groupe cité et la comparaison aux sujets témoins ne met en évidence des scores significativement diminués que dans un nombre plus limité d'épreuves cognitives. Ce dysfonctionnement des processus cognitifs plus sélectifs est un argument pour la reconnaissance de sous-types de troubles schizophréniques sous-tendus par des atteintes neurophysiologiques différentes.