Afin de définir les manifestations cliniques, les répercussions et les modes de prise en charge des états d'agitation et d'agressivité du sujet âgé suivi en médecine de ville, 212 médecins généralistes (MG), représentatifs de l'ensemble des MG à l'échelon national (avec une forte activité gériatrique), ont participé à cette étude rétrospective en décrivant les deux derniers patients âgés de plus de 65 ans vus en consultation et présentant un état d'agitation ou d'agressivité. Quatre cent dix patients, en majorité des femmes (61 %), de 81 ans d'âge moyen, vivant à leur domicile, en foyer-logement ou en maison de retraite non médicalisée ont été inclus. Les patients présentaient une modification du comportement verbal (80 %), et/ou une agitation physique (60 %), et/ou une agressivité verbale (71 %), et/ou une agressivité physique (31 %), et/ou une déambulation (48 %). Les symptômes étaient d'apparition progressive dans 81 % des cas, et présents en moyenne depuis 2 ans. Il s'agissait d'un premier épisode dans un peu moins de la moitié des cas ; 54 % des patients souffraient par ailleurs d'un syndrome démentiel, 34 % d'un état dépressif, 31 % d'un trouble anxieux et 37 % d'une affection cardio-vasculaire. Un facteur déclenchant a été identifié dans 57 % des cas, le plus souvent un stress psychosocial (39 %). Des conséquences somatiques diverses ont été identifiées dans 73 % des cas ; une restriction des activités quotidiennes (85 % des cas) et de la vie familiale (97 % des cas) a été observée fréquemment. La tolérance de l'entourage était médiocre dans 26 % des cas et très mauvaise dans 13 % des cas.