Propos.- L'histoplasmose à Histoplasma capsulatum est une infection fongique granulomateuse, opportuniste, en particulier chez le sujet infecté par le virus de l'immunodéficience humaine (VIH), où elle donne des formes disséminées et potentiellement létales. De nombreuses zones d'endémie existent sur tous les continents. Elle est très rare en Europe où la grande majorité des cas rapportés sont des cas importés.Méthodes.- À partir de notre expérience guyanaise nous décrivons les caractéristiques cliniques de cette infection et les moyens diagnostiques actuellement disponibles. L'homme se contamine par inhalation de poussières elle-même contaminées. Les zones de plus forte endémie se trouvent sur le continent américain, dont la région Antilles-Guyane où l'incidence de l'histoplasmose chez le sujet séropositif pour le VIH en Guyane varie de 1,2 à 2,2% par an. Alors que chez le sujet immunocompétent l'histoplasmose est le plus souvent asymptomatique, chez le patient atteint par le VIH la forme disséminée est la plus fréquente et survient parfois de nombreuses années après l'exposition.Résultats.- La symptomatologie peu spécifique chez ces patients peut suggérer une tuberculose ou d'autres infections opportunistes. Le traitement initial par amphotéricine B ou itraconazole est efficace lorsque le diagnostic est fait suffisamment tôt. Un traitement d'entretien à vie (par itraconazole) est indispensable pour éviter les rechutes.Conclusion.- L'histoplasmose doit être suspectée chez tout patient ayant une infection à VIH, fébrile, dont le taux de CD4 est inférieur à 200/mm3et qui a séjourné en zone d'endémie. Le diagnostic peut être rapidement objectivé par l'examen direct microscopique de prélèvements orientés par la clinique. Les cultures confirment le diagnostic dans un délai généralement supérieur à quatre semaines. Les techniques sérologiques disponibles en Europe ne sont pas contributives chez le patient ayant une infection à VIH.