La fréquence de l'hallux varus après traitement chirurgical d'un hallux valgus est estimée entre 2 p. 100 et 13 p. 100. Les techniques utilisées pour la correction des hallux varus dynamiques privilégient les transferts tendineux dont nous rapportons notre expérience sur une série de 12 cas. Tous les patients étaient de sexe féminin et d'un âge moyen de 37 ans. L'intervention de MacBride était à l'origine de la majorité des hallux varus observés. Une tension excessive du transplant associée à une exostosectomie généreuse et à une sésamoïdectomie latérale réalisée dans 50 p. 100 des cas en étaient les facteurs favorisants. Le traitement chirurgical de l'hallux varus faisait appel à un transfert tendineux utilisant l'adducteur du 1^er orteil (intervention de Hawkins) à 8 reprises alors que 4 patientes bénéficiaient d'un transfert de l'extenseur propre du premier rayon (intervention de Johnson). Le recul moyen a la révision était de 42 mois.Le résultat des interventions était jugé satisfaisant 11 fois et moyen dans un cas. Le déroulement du pas était normal et indolore dans 11 cas, seule une patiente gardait des douleurs modérées ne limitant pas le périmètre de marche. Il persistait un érectus modéré du 1^er orteil dans 5 cas. La déviation en varus était corrigée dans tous les cas avec un gain moyen de l'angle M1-P1 de 26,6°. Quatre pincements secondaires de l'articulation métatarso-phalangienne étaient observés, 2 fois après intervention de Hawkins et 2 fois après intervention de Johnson. En l'absence d'arthrose métatarso-phalangienne, particulièrement chez le sujet jeune, les transferts tendineux doivent être préférés aux autres techniques chirurgicales. Le type de transfert dépend de la présence d'une griffe interphalangienne associée au varus du premier rayon. En l'absence de griffe interphalangienne ou en présence d'une griffe réductible, l'intervention de Hawkins nous a donné toute satisfaction. L'intervention de Johnson sera préférée devant un hallux varus associé à une griffe interphalangienne fixée. L'apparition de 4 pincements secondaires métatarso-phalangiens témoigne du potentiel arthrogène de la déformation voire des transferts utilisés et seul un suivi à plus long terme nous permettra de juger le bien fondé de nos options thérapeutiques.