Utilisation du dans la chirurgie de l'incontinence urinaire féminine.
Auteurs : Jacquetin B1La prothèse « TVT » (tension-free vaginal tape), décrite par U. Ulmsten en Suède en 1996, bouleverse les pratiques chirurgicales en matière d'incontinence urinaire féminine. Placée sous l'urètre et non sous le col vésical, elle permet une guérison de l'incontinence urinaire d'effort (IUE) sans induire d'importantes difficultés mictionnelles. Elle s'est largement répandue en Europe et en Australie et commence à gagner les États-Unis. La technique est mini-invasive, réalisée sous anesthésie locale ou locorégionale, compatible avec une chirurgie ambulatoire. Les complications per opératoires son dominées par les plaies vésicales qui restent sans conséquence et les hémorragies. Les complications post-opératoires sont minimes. La tolérance locale du Prolène est excellente. Le taux d'échec est très réduit, environ 6 % dans l'incontinence urinaire d'effort. Les résultats sont encore discutés en matière d'instabilité vésicale. Notre expérience a débuté en janvier 1997; nous avons réalisé environ 400 TVT, soit isolés, soit associés à une cure de prolapsus. Le taux de guérison de l'IUE sur les 156 premières patientes, avec un recul de 1 à 3 ans, est de 89,1 %, pratiquement identique selon qu'elle est isolée ou associée. Les 36 patientes dont la pression de clôture urétrale était inférieure à 30 cm d'eau ont été guéries dans 75 % des cas. En cas d'incontinence mixte, le taux de guérison varie entre 57, 9 % (associée) et 61,3 % (isolée); l'instabilité de novo est limitée à 4,6 %. Les difficultés mictionnelles induites (5,7 %) ou aggravées (6 %) restent à un taux très acceptable à condition de respecter soigneusement le protocole opératoire. En conclusion, l'intervention TVT apparaît facile à réaliser, relativement sans danger, reproductible et enfin très efficace, même avec des patientes ayant des facteurs de risque, une faiblesse sphinctérienne, des opérations préalables, ou une intervention associée de type cure de prolapsus.