Les auteurs ont analysé les demandes d'interruption de grossesse dans un hôpital général. Pendant un an ont été enregistrés l'âge des patientes, la situation conjugale, la nationalité, le nombre d'enfants au foyer, le nombre d'interruptions volontaires de grossesse antérieures, le type de contraception utilisée et les motifs de demande d'IVG. L'objectif était de définir une population-cible de la prévention. Les adolescentes (7 %), les femmes de moins de 35 ans (78 %), les femmes qui avaient eu des enfants (64 %) et surtout plus de deux enfants (42 %), les femmes qui géraient mal leur contraception (pilule ou préservatifs) (48 %), et les femmes sans contraception (36 %) ont été concernées. Les motifs socioculturels étaient souvent associés (emploi, relation du couple, grand nombre d'enfants, logement). Divers autres facteurs étaient invoqués. Les médecins ont peu d'emprise sur les facteurs socioculturels. Une participation renforcée de tous les acteurs à un programme d'éducation s'adressant à cette population cible est capable de modifier une situation préoccupante.