Objectif :Évaluer l'incidence des décès d'origine cardiaque en chirurgie générale non cardiovasculaire.Type d'étude :Enquête rétrospective.Patients :Ensemble des patients opérés dans un service universitaire de chirurgie générale, à orientation endocrinienne et digestive, entre 1991 et 1996.Méthodes :Analyse des décès per- et postopératoires, aussi longtemps que le patient reste hospitalisé. Relevé des données démographiques et médicales, en particulier des cardiopathies ischémiques avérées et des facteurs de risque coronarien. Comparaison avec un groupe témoin constitué par l'ensemble des opérés du service entre le 1er janvier et le 30 septembre 1996.Résultats :L'étude a porté sur 8 700 opérés (66 % en chirurgie cervicale endocrinienne, 31 % en chirurgie abdominale). La mortalité (n = 96) a été de 1,1 % (intervalle de confiance à 95 % [IC 95 %] = 0,9–1,3 %). La prévalence de l'insuffisance coronarienne ou d'au moins deux facteurs de risque d'athérosclérose coronarienne était de 24 % en chirurgie cervicale, 31 % en chirurgie abdominale, et 60 % chez les patients décédés (P < 0,01 vs le groupe témoin). Les patients décédés étaient plus âgés, de classe ASA plus élevée et avaient été plus souvent opérés en urgence que ceux du groupe témoin (P < 0,002 pour chaque paramètre). Deux décès, chez des patients atteints d'une cardiopathie avérée, étaient d'origine cardiaque (mortalité cardiaque = 0,02 % ; IC 95 % = 0,003–0,08 %). La principale cause de décès a été l'infection (n = 46), puis l'hémorragie (n = 12). Sept décès sont restés inexpliqués.Conclusion :En chirurgie générale non cardiovasculaire, la mort d'origine cardiaque semble être une cause rare de décès postopératoire.