Ulcérations génitales chroniques et infection à VIH: a propos de 29 cas.
Auteurs : Gbery IP1, Djeha D, Kacou DE, Aka BR, Yoboue P, Vagamon B, Sangare A, Kanga JMDepuis le début de l'épidémie de sida, une évolution chronique de certaines ulcérations génitales est de plus en plus fréquemment observée. Afin de déterminer les principales étiologies infectieuses des ulcérations génitales chroniques (UGC) et d'apprécier leur association de l'infection à VIH, nous avons réalisé sur une période de 18 mois, une étude transversale chez des personnes présentant une UGC, c'est-à-dire évoluant depuis plus d'un mois sans tendance à la guérison. Nous avons diagnostiqué 29 cas d'UGC dont l'âge était compris entre 24 ans et 54 ans. Le sex-ratio était de 1,5: les étiologies trouvées étaient l'herpès dans 19 cas, le chancre mou dans 6 cas, la nécrose streptococcique dans 2 cas, la nécrose à Pseudomonas aeruginosa dans 1 cas et l'amibiase périnéo-fessière dans 1 cas. Vingt-deux cas (75,8 p. 100) étaient infectés par le VIH. Tous les cas d'herpès (19 cas) étaient co-infectés par le VIH. Parmi les cas d'herpès, 18 (94,7 p. 100) étaient au stade C3 de l'infection à VIH. L'herpès génital constituait l'étiologie principale des UGC chez les personnes infectées par le VIH (p< 0,001). Par contre, le chancre mou chronique constituait l'étiologie principale chez les personnes non infectées par le VIH (p<0,05). L'herpès génital chronique est donc un signe très évocateur de sida contrairement au chancre mou chronique. Bien qu'elle soit fréquente en Afrique, la syphilis n'a pas été retrouvée comme étiologie d'UGC. La reconnaissance d'une infection à HSV ou à Haemophilus ducreyi devant une UGC est un paramètre à prendre en compte dans le diagnostic présomptif d'une infection à VIH en Afrique.