Filarioses en Haïti: un siècle d'histoire.
Auteurs : Raccurt CP1Wuchereria bancrofti et Mansonella ozzardi, filaires endémiques en Haïti, ont fait l'objet d'une attention variable au cours des cent dernières années. Entre 1894 et 1914, la filariose lymphatique a été très étudiée sous l'impulsion du Dr Léon AUDAIN et de son équipe bioclinique. Pendant l'occupation américaine (1915-1934), l'extension géographique des foyers de filariose a été évaluée tandis que la mission Rockefeller signalait pour la première fois, en 1925, la présence de M. ozzardi. Au cours de la troisième période (1935-1972), les filaires n'ont plus été à l'ordre du jour au profit d'autres maladies jugées plus importantes en termes de santé publique. Depuis 1972, un regain d'intérêt s'est manifesté pour ces deux filaires et leurs vecteurs. La filariose lymphatique, dont les foyers sont remarquablement stables depuis 70 ans, reste un problème majeur de santé publique, avec des indices parasitologiques élevés et un retentissement clinique important en milieu urbain dans deux régions principales, les grandes plaines et la région côtière du nord d'Haïti ainsi que sur le pourtour du golfe de la Gonâve. L'ozzardiose sévit en foyers côtiers ruraux essentiellement dans le nord et dans le sud du pays. Un contrôle de W bancrofti à l'échelon national est actuellement parfaitement envisageable.