Les neuroleptiques atypiques (clozapine, rispéridone, olanzapine, quétiapine, sertindole) représentent une proportion des prescriptions de produits antipsychotiques importante aux Etats-Unis, faible en Europe. Certes, ces molécules ne sont pas partout et toutes disponibles sur le vieux continent, mais l'importance des disparités constatées relève également des habitudes de pratique nationales. Pour tenter d'identifier les raisons du faible usage des nouveaux antipsychotiques en Europe, une enquête téléphonique a été menée auprès de 686 psychiatres de 9 pays. Cette enquête d'opinion s'est attachée à identifier, à partir de questions ouvertes ou à choix multiples, les raisons qui incitaient les praticiens à utiliser ou ne pas utiliser les nouveaux antipsychotiques, leurs avantages et leurs inconvénients par rapport aux neuroleptiques classiques, les freins à leur prescription. Les résultats révèlent que les nouveaux antipsychotiques ont une bonne image auprès des psychiatres : tandis qu'ils évaluent la proportion de leurs patients sous nouveaux antipsychotiques à 50 % (taux supérieur aux chiffres objectifs européens), plus de 80 % d'entre eux se disent prêts à élargir leur usage si certains obstacles étaient levés. Les freins liés aux produits sont essentiellement : leur coût, l'inexistence de forme à action prolongée; les freins liés aux patients sont : la difficulté d'utilisation en situation d'urgence, la crainte de « déstabiliser » un patient bien contrôlé par un traitement classique. La discussion reprend tous ces points, en les confrontant aux données de la littérature ayant trait et aux produits et aux patients. Les données européennes, souvent homogènes, sont discutées dans leur ensemble, à l'exception de quelques spécificités nationales qui sont soulignées. Les psychiatres français, notamment, font exception lorsqu'ils se disent plus freinés dans leurs prescriptions par l'absence de forme retard que par le coût des produits.