Cardiomyopathie hypertrophique obstructive et stimulation cardiaque double chambre. Résultats à long terme d'une série consécutive de 22 patients.
Auteurs : Lellouche D1, Nourredine M, Duval AM, Pujadas P, Gartenlaub O, Castaigne A, Cachin JC, Guéret PLes auteurs rapportent leur expérience de la stimulation cardiaque double chambre dans la cardiomyopathie hypertrophique obstructive. Vingt-deux patients (14 femmes et 8 hommes), âgés en moyenne de 60 ± 13 ans. ont été traités par cette méthode durant la période 1992-1998. Les critères d'implantation d'un stimulateur cardiaque sont la présence de symptômes sévères (dyspnée, angor, syncopes) et un gradient intraventriculaire gauche d'au moins 30 mmHg. Tous ces patients ont reçu préalablement un traitement médical par bêtabloquants et/ou inhibiteurs calciques inefficace ou mal toléré. Le suivi a été en moyenne de 35,1 ± 20,3 mois. Durant cette période, l'amélioration fonctionnelle a été nette [classe NYHA (New York Heart Association) 2,7 ± 0,5 avant implantation vs 1,4 ± 0.5) et le gradient intraventriculaire gauche est passé de 95,4 ± 40,8 mmHg avant implantation à 39,3 ± 20,5 mmHg à 6 mois, 34,3 ± 23,4 mmHg à 1 an et 26,5 ± 21 mmHg au terme du suivi. Chez 7 patients, une ablation complémentaire par radiofréquence de la jonction auriculoventriculaire a été effectuée en raison soit d'accès récidivants de fibrillation atriale paroxystique (5 patients), soit de l'absence d'amélioration hémodynamique. Celle-ci a permis une baisse significative du gradient ainsi qu'un meilleur remplissage ventriculaire gauche. En conclusion, la stimulation cardiaque double chambre est efficace dans la cardiomyopathie hypertrophique obstructive lorsque le traitement médical est inefficace ou mal toléré, à 3 conditions : - la programmation du stimulateur doit être parfaite afin d'assurer une capture ventriculaire permanente avec un délai auriculoventriculaire optimal ; - l'association avec les médicaments doit être systématique : - l'ablation de la jonction auriculoventriculaire est nécessaire et bénéfique dans un tiers des cas.