Hypothèse cholinergique et maladie d'Alzheimer: place du donepezil (Aricept).
Auteurs : Robert PH1, Gokalsing E, Bertogliati CCette communication a deux objectifs. 1) présenter les relations existant entre la symptomatologie clinique de la maladie d'Alzheimer et le déficit cholinergique, 2) présenter les résultats obtenus avec l'Aricept® (nom commercial du chlorhydrate de donepezil) qui est l'un des plus récents médicaments développé dans le cadre de l'hypothèse cholinergique. L 'un des plus précoces événements pathologiques de la maladie d'Alzheimer correspond à la dégénérescence des neurones cholinergiques dans les régions sous-corticales et tout particulièrement dans le nucleus basalis de Meynert qui se projettent d'une façon topographiquement organisée vers les régions corticales et l'hippocampe. Certaines de ces régions, moins touchées par le processus dégénératif, conservent cependant des récepteurs post-synaptiques actifs. La disparition des neurones cholinergiques du nucleus basalis entraîne une désactivation des cibles corticales et limbiques, qui va être responsable des symptômes cliniques comme les troubles de l'attention, de la mémoire et les troubles du comportement. Le dossier d'autorisation de mise sur le marché de l'Aricept® repose sur différentes études destinées à la détermination préliminaire de la dose, et à évaluer l'efficacité et la tolérance. La première grande étude destinée à évaluer l'efficacité de l'Aricept® administré à la posologie quotidienne de 5 à 10 mg a été réalisée sur 14 semaines. Les résultats mettent en évidence dans les groupes traités par rapport aux groupes placebo une amélioration significative des fonctions cognitives, qui apparaît 3 semaines après le début du traitement, persiste pendant les 12 semaines de l'étude, est encore très nette 3 semaines après l'arrêt du traitement. Les résultats d'une deuxième étude, menée sur 30 semaines, sont similaires aux précédents. Comparé au placebo, Aricept® à la posologie quotidienne de 5 à 10 mg entraîne une amélioration significative des fonctions cognitives et du fonctionnement global. A la 24e semaine, les patients ont encore des performances supérieures à leurs performances initiales. Parallèlement aux effets cognitifs, il a été aussi démontré que l'Aricept® améliore les activités de vie quotidienne et le niveau de détresse des accompagnants directement confrontés aux troubles comportementaux des sujets souffrant de maladie d'Azheimer.