Grossesse et buprénorphine. À propos de 24 cas
Auteurs : Jernite M1, Viville B2, Escande B1, Brettes JP2, Messer J1La substitution à la toxicomanie des femmes enceintes pendant la grossesse ainsi que la prise en charge multidisciplinaire sont des facteurs importants dans la réduction des complications (prématurité, retard de croissance intra-utérin, souffrance foetale aiguë, mort fœtale, infections). La méthadone est la plus étudiée pendant la grossesse, elle a montré son effet bénéfique net. Les grossesses sous buprénorphine, bien suivies et prises en charge tôt, s'accompagnent aussi d'une réduction importante des complications avec des résultats comparables à ceux obtenus avec la méthadone. Patients et méthode. - Vingt-quatre femmes sous buprénorphine et leurs enfants ont été étudiés en partie de manière rétrospective (13 cas, groupe I) à partir des dossiers obstétricaux et pédiatriques, et de manière prospective (11 cas, groupe II). Pour ce dernier groupe, un suivi a été réalisé en collaboration avec les différents intervenants du réseau de toxicomanie avec une prise en charge multidisciplinaire. Résultats. - Une nette diminution des complications (prématurité, retard de croissance et souffrance foetale aiguë) a été trouvée dans le groupe prospectif par rapport à celles observées dans le groupe rétrospectif, respectivement 9 versus 30 %, 9 versus 46 % et 0 versus 23 %. La fréquence du syndrome de sevrage néonatal était la même pour les deux groupes (63 versus 69 %), mais l'évolution était plus rapidement favorable pour le groupe II. Conclusion. - La prise en charge de la femme enceinte substituée par la buprénorphine et bénéficiant d'une prise en charge multidisciplinaire entraîne une diminution des risques. Cette prise en charge ne doit pas s'arrêter à l'accouchement mais doit continuer après la sortie de la maternité.