Utilité clinique du dépistage des dysthyroïdies par dosage de la thyréostimuline (TSH) ultrasensible chez les malades hospitalisés en gériatrie.
Auteurs : Madjlessi A1, Pariel-Madjlessi S, Belmin JCONTEXTE : Les affections thyroïdiennes sont fréquentes chez les personnes âgées et leur diagnostic est plus difficile sur ce terrain, si bien qu'une attitude de dépistage systématique est largement préconisée. Toutefois l'utilité clinique de ce dépistage en terme thérapeutique reste encore mal documentée. MÉTHODES: Nous avons étudié l'utilité clinique du dépistage des dysthyroïdies par le dosage de thyréostimuline ultrasensible (TSHus) chez 657 patients non sélectionnés hospitalisés dans un service de soins de suite (moyen séjour) gériatrique. La TSHus a été dosée de façon systématique à l'admission et le bilan biologique a été complété en cas de résultat anormal. Les actes thérapeutiques ont été répertoriés au moyen du dossier médical. RÉSULTATS : Les patients âgés de 82 ± 7 ans et comportaient 74% de femmes. Cent quarante quatre patients (21,9%) avaient, du fait de leurs antécédents ou de leur prise médicamenteuse, une indication à réaliser un dosage de TSHus et ont formé le groupe 2. Chez les 513 autres patients (groupe 1), correspondant à une situation de dépistage vrai, une hypothyroïdie a été diagnostiquée chez 24 patients (4,7 %) et une hyperthyroïdie chez 25 patients (4,9%). Dans le groupe 1, les thérapeutiques spécifiques mises en oeuvre ont été peu nombreuses et n'ont concemé que 6 sujets (1,2 %) ; toutefois, 37 patients (7,2%) ont bénéficié de conseils concernant leur suivi médical. CONCLUSION : Les dysthyroïdies sont fréquentes chez les patients âgés hospitalisés en soins de suite et elles peuvent être dépistées par le dosage systématique de la TSHus à l'admission. Toutefois, l'utilité clinique de ce dépistage est faible dans la mesure où les interventions thérapeutiques mises en oeuvre sont peu nombreuses.