Mécanismes de la récupération de l'aphasie et imagerie cérébrale.
Auteurs : Samson Y1, Belin P, Zilbovicius M, Remy P, van Eeckhout P, Rancurel GLa récupération de l'aphasie pourrait être sous-tendue par l'hémisphère droit ou les structures non-lésées de l'hémisphère gauche. Elle est liée à l'organisation prémorbide individuelle du langage et aux facultés d'apprentissage de novo du cerveau adulte. Cette revue de la littérature concerne l'impact des techniques d'imagerie cérébrale sur la compréhension de la récupération de l'aphasie. Le scanner a permis d'évaluer l'impact du volume et du siège lésionnel. Le volume lésionnel est un bon prédicteur global mais un mauvais prédicteur individuel de la sévérité de l'aphasie initiale et de la récupération ultérieure. Le siège lésionnel n'a pas la même influence sur la récupération de l'expression orale et de la compréhension. En ce qui concerne l'expression orale, il n'existe pas de consensus sur un site lésionnel critique unique, même si l'extension sous-corticale semble plus péjorative que l'extension corticale. En revanche, l'extension de la lésion du cortex temporal supérieur aurait une importance critique dans les possibilités de récupération de la compréhension. Les mesures du métabolisme cérébral au repos ont montré que la sévérité de l'aphasie dépendait beaucoup plus du degré de l'atteinte fonctionnelle des aires du langage de l'hémisphère gauche que du siège précis de la lésion. Ceci suggère que la récupération de l'aphasie pourrait dépendre de l'amélioration de ces anomalies dans les régions peri-lésionnelles de l'hémisphère gauche. Plus récemment, la technique des activations a permis de montrer l'importance des activations de l'hémisphère droit chez les aphasiques au cours d'épreuves verbales, mais leur rôle dans la récupération reste très débattu. II est vraisemblablement mineur, lié à l'organisation atypique de la latéralité du langage. II existe également des activations de l'hémisphère gauche chez les aphasiques. Elles sont souvent relocalisées dans des zones péri-lésionnelles et émergent de la plupart des études comme un facteur essentiel de la récupération aphasique.