Hystérectomie pour lésion bénigne: peut-on tout faire par voie vaginale?
Auteurs : Martin X1, Gjata A, Golfier F, Raudrant DObjectif: Déterminer quels arguments doivent faire renoncer à la voie vaginale pour réaliser une hystérectomie et comparer la morbidité de cette technique par rapport à la voie abdominale. Matériel et méthode: II s'agit d'une étude rétrospective portant sur 682 hystérectomies pour lésions bénignes effectuées de 1992 à 1996. Les prolapsus génitaux et/ou l'incontinence urinaire représentaient 31 % des indications. L'âge moyen des patientes était de 50 ans, il y avait 75 nullipares et 27 % des patientes avaient des antécédents pelviens (y compris césarienne) pouvant gêner une hystérectomie vaginale. Résultats: L'hystérectomie a été réalisée par voie haute dans 39,7 % des cas et par voie basse dans 60,3 % des cas dont 5,7 % avec assistance coelioscopique. Les arguments ayant fait choisir la voie abdominale ont été l'important volume utérin (47 %), les antécédents pelviens (30 %), une pathologie annexielle (6 %), multiples (6 %), inconnus (11 %). La durée opératoire a varié en fonction de la voie d'abord, de la parité, des antécédents pelviens et des gestes associés (prolapsus, annexectomie, morcellement utérin). La morbidité a été faible et comparable quelle que soit la voie d'abord: 1,8 % d'incidents opératoires (plaies de vessie essentiellement), 1 % de reprises chirurgicales, un seul cas de thrombose veineuse et moins de 0,5 % de suites fébriles. Discussion: II n'y a aucune contre-indication formelle à l'hystérectomie vaginale: seul un utérus peu mobile de poids estimé supérieur à 400 g chez une patiente nullipare avec antécédents pelviens peut sembler être une indication déraisonnable à l'opérateur non entraîné. Dans un service de formation vaginaliste, 84 % des hystérectomies pourraient être faites par voie basse, car la moitié des indications de voie haute sont excessives ou, en tout cas, relèvent de l'assistance coelioscopique.