Se connecter
Rechercher

Virus et système neuroendocrinien : modèle d’obésité murine induite après infection cérébrale par le virus de la maladie de Carré

Auteurs : Bernard A1, Akaoka H, Giraudon P, Belin M
Affiliations : 1Inserm U. 433, Neurobiologie expérimentale et physiopathologie, Faculté de médecine RTH Laennec, rue Guillaume-Paradin, 69372 Lyon cedex 08, France.
Date 1999 Juin 22, Vol 57, Num 3, pp 291-9Revue : Annales de biologie cliniqueType de publication : article de périodique; revue de la littérature;
Revues générales
Résumé

Il est actuellement bien établi que les systèmes nerveux, endocrinien et immun communiquent par l'effet de molécules informatives biologiquement actives, synthétisées et produites par ces trois sytèmes: effets immuno-modulateurs d'hormones, action de produits de sécrétion de cellules immunes sur des fonctions endocrines... De plus, ces systèmes expriment conjointement des récepteurs à des hormones, des peptides, des facteurs de croissance, des cytokines. Ces interactions immunoneuroendocriniennes sous-tendent donc leur intervention dans des processus physiologiques, et leur dérégulation peut aboutir à l'émergence de diverses pathologies. Ainsi, les virus, en entretenant des relations complexes avec les cellules spécialisées et différenciées de ces trois systèmes, peuvent altérer les communications intercellulaires et conduire à des processus pathologiques directement liés à ces perturbations. La compréhension du rôle des virus dans la genèse de pathologies neuroimmunoendocriniennes peut être abordée grâce à des modèles expérimentaux, tel celui d'infection cérébrale par le virus de la maladie de Carré (canine distemper virus ou CDV) développé dans le laboratoire. Ce paramyxovirus, proche du virus humain de la rougeole, provoque chez les souris infectées des pathologies neurologiques précoces (encéphalites), associées à une réplication active du virus. Les souris survivant à l'épisode aigu d'infection présentent, au cours de la phase de persistance virale, des déficits moteurs (paralysie, comportement rotatoire) ou un syndrome d'obésité, alors que le virus n'est plus détectable. Cette obésité se caractérise par une hyperinsulinémie, une hyperleptinémie et une hyperplasie des adipocytes, associées à une diminution de l'expression du récepteur hypothalamique à la leptine (OB-Rb) et à une modulation de l'expression de monoamines et de neuropeptides hypothalamiques. Ces observations contribuent à la théorie virale de « délit de fuite » (hit and run), puisque l'impact viral initial dans l'hypothalamus peut être à l'origine de l'altération de communications immunoneuroendocriniennes tardives se développant lorsque le virus n'est plus détectable. Ainsi, certaines pathologies humaines neurodégénératives ou neuroendocriniennes pourraient avoir une étiologie virale antérieure sans que l'agent causal puisse être clairement identifié au cours des épisodes cliniques.

Mot-clés auteurs
Animal; Carré maladie; Complication; Etat nutritionnel; Etude expérimentale; Hypothalamus; Neurotropisme; Obésité; Pouvoir pathogène; Régulation neuroendocrinienne; Souris; Virose;
 Source : John Libbey Eurotext
 Source : PASCAL/FRANCIS INIST
 Source : MEDLINE©/Pubmed© U.S National Library of Medicine
Accès à l'article
  Accès à distance aux ressources électroniques :
Exporter
Citer cet article
Bernard A, Akaoka H, Giraudon P, Belin M. Virus et système neuroendocrinien : modèle d’obésité murine induite après infection cérébrale par le virus de la maladie de Carré. Ann. Biol. Clin. (Paris). 1999 Juin 22;57(3):291-9.
Courriel(Nous ne répondons pas aux questions de santé personnelles).
Dernière date de mise à jour : 19/06/2018.


[Haut de page]

© CHU de Rouen. Toute utilisation partielle ou totale de ce document doit mentionner la source.