Position du problème : L'objectif était d'étudier des facteurs comportementaux associés à la survenue de la maladie de Kaposi chez des patients homo/bisexuels infectés par le VIH. Méthodes : Une enquête cas-témoins a été menée au sein de la cohorte de patients séropositifs d'Aquitaine. Les patients homosexuels atteints de maladie de Kaposi et vivants en 1995 étaient systématiquement inclus. Pour chaque cas, deux témoins étaient sélectionnés parmi les homosexuels vivants de la cohorte. Cas et témoins étaient appariés sur l'année de diagnostic de séropositivité. Le recueil des données était basé sur un auto-questionnaire orienté sur l'utilisation de drogues, le détail des pratiques sexuelles et les maladies sexuellement transmissibles dans l'année précédant le diagnostic de séropositivité, au cours de l'année suivant le diagnostic de séropositivité et l'année précédant le diagnostic de maladie de Kaposi (ou l'année correspondante pour les témoins). Résultats : Sur les 243 patients homo/bisexuels de la cohorte, 96 ont été inclus mais seulement 66 ont pu être appariés sur l'année de séropositivité et former 12 triplets et 15 paires. L'analyse appariée a identifié une association dans le sens protecteur entre la maladie Kaposi et avoir un partenaire régulier (rapport de côte = 0,07; intervalle de confiance à 95 %: 0,01-0,52 et p < 0,001). On observait une relation entre le rôle actif ou passif lors des rapports oro-anaux avant le diagnostic de séropositivité et au cours de l'année précédant le diagnostic de maladie de Kaposi (p = 0,01). Afin d'exploiter les données concernant tous les patients inclus, nous avons réalisé une nouvelle analyse en levant l'appariement. Il existait une association entre la maladie de Kaposi et le nombre de partenaires sexuels (p < 0,03) quelle que soit la période concernée. Conclusion: Les résultats de cette étude cas-témoins seraient enfaveur d'une transmission sexuelle de la maladie de Kaposi.