Faut-il contre-indiquer le jus de pamplemousse? Une approche en psychiatrie.
Auteurs : Vandel P1, Regina W, Reix I, Vandel S, Sechter D, Bizouard PLes auteurs présentent les résultats d'une étude préliminaire concernant l'interaction possible entre le jus de pamplemousse et deux antidépresseurs tricycliques, l'amitriptyline et la clomipramine. Plusieurs interactions médicamenteuses par inhibition enzymatique ont en effet été décrites entre le jus de pamplemousse et diverses molécules. Les investigations concernant les psychotropes se limitent actuellement à des benzodiazépines, le midazolam et le triazolam. Mais toutes ces études ont été effectuées chez des sujets sains, dans des conditions de protocole strict et ne reflètent pas la réalité quotidienne des patients. Quatorze patients déprimés hospitalisés ont participé à cette étude, sept d'entre eux étaient traités par de l'amitriptyline, les sept autres par de la clomipramine. Une détermination de la concentration plasmatique de l'antidépresseur (produit mère et métabolite déméthylé) a été effectuée avant et après la prise de 250 ml de jus de pamplemousse jaune frais. Dans ce petit groupe de patients, les résultats mettent en évidence l'absence d'interaction entre l'amitriptyline et le jus de pamplemousse. Par contre, la prise concomitante de jus de pamplemousse augmente en moyenne de 4,5 % et 10,5 % respectivement les concentrations plasmatiques de clomipramine et de déméthyclomipramine. Les auteurs concluent à la nécessité de continuer cette évaluation afin de préciser l'existence éventuelle d'une implication clinique au niveau individuel.