Conséquences comportementales, cellulaires et moléculaires de l'inactivation du gène du transporteur de la dopamine.
Auteurs : Jaber M1, Bloch B, Caron MG, Giros BNous avons récemment obtenu, par recombinaison homologue, des souris transgéniques n'exprimant pas le gène du transporteur de la dopamine (DAT). Ces souris ont une hyperactivité locomotrice spontanée, qui reflète une hyperdopaminergie aussi élevée que chez des souris normales traitées à des fortes doses de cocaïne. Paradoxalement, il existe une baisse de 90 % de la dopamine intracellulaire chez ces animaux alors que la dopamine libérée persiste 300 fois plus longtemps dans le milieu extracellulaire que chez des souris normales. Les niveaux de l'enzyme clé dans la biosynthèse de dopamine, sont de 10 % par rapport à des souris normales, en accord avec les niveaux de dopamine. De plus, dans ce modèle animal, il s'est avéré que la tyrosine hydroxylase (TH) est régulée au niveau de la transcription, de la traduction, de son activité et de son adressage. Nos résultats montrent la part cruciale du transporteur de la dopamine dans le contrôle du tonus dopaminergique et établissent son rôle dans les conséquences biochimiques et comportementales de l'action de l'amphétamine, de la cocaïne et de la morphine. De plus, l'étude de ces souris transgéniques promet d'aboutir à des applications cliniques et sociales concernant notamment la maladie de Parkinson, l'hyperkinésie et la dépendance aux psychostimulants.