Introduction : Le tabagisme est un véritable problème de santé publique et le médecin devrait être en première ligne dans la lutte contre ce fléau. Notre travail se proposait de déterminer la prévalence du tabagisme chez les étudiants en médecine qui sont les médecins de demain et d'évaluer leur attitude face à ce problème. Matériel et méthode : L'enquête par auto-questionnaire menée durant l'année universitaire 1994-95 visait l'ensemble des étudiants en médecine de Casablanca (2 640) mais seuls 1 321 (50 %) ont participé à l'enquête. Résultats : La prévalence du tabagisme actuel (occasionnel ou permanent) était de 13 %. Elle augmentait progressivement de la première année (13 %) à la 6^e année (21,5 %) et elle était significativement plus élevée chez les étudiants de sexe masculin (25,7 % contre 3,2 %). 53,8 % des fumeurs ont tenté d'arrêter de fumer. Les anciens fumeurs représentaient 10,3 % de l'effectif total. 76,3 % des fumeurs espéraient ne plus fumer dans 5 ans alors que ce taux était de 90 % chez les ex-fumeurs. 90,9 % des étudiants admettaient que fumer est dangereux pour la santé (76 % en 1^re et 2^e années et 94 % en 5^e et 6^e années). Les risques respiratoires du tabac étaient les mieux connus. 73,6 % des étudiants estimaient que convaincre les gens de ne plus fumer est du ressort du médecin mais seuls 31,6 % le feront en l'absence de maladie liée au tabac. Conclusion : Il y a une nette diminution de la prévalence du tabagisme depuis 1982 avec 34 % à cette date, 13 % en 1994 et les méfaits du tabac sont mieux connus. C'est dire qu'il y a une meilleure prise de conscience des étudiants en médecine vis-à-vis de ce problème et l'introduction d'un enseignement de la pathologie du tabac depuis 1983, y a certainement contribué.