Les auteurs rapportent l'observation d'une jeune patiente de 37 ans, sans antécédents médicaux notables, hospitalisée pour un bilan de syncopes inexpliquées. parfois associées à des crises convulsives généralisées. Au terme du bilan cardiovasculaire non invasif standard, le mécanisme des syncopes n'a pu être démontré. Seul le test d'inclinaison a permis d'induire une présyncope ne reproduisant pas la symptomatologie clinique. En raison de cette discordance entre symptômes induits et spontanés, un avis neurologique a été sollicité. Lors de l'électroencéphalogramme est survenu un bloc auriculo-ventriculaire complet syncopal précédé par des hallucinations auditives reproduisant à l'identique les symptômes cliniques. L'analyse de la séquence des événements a permis de noter la postériorité du trouble conductif par rapport au début de la crise d'épilepsie, permettant de porter le diagnostic de bloc auriculo-ventriculaire complet syncopal compliquant une épilepsie temporale cryptogénique et d'envisager un traitement spécifique. Cette observation confirme l'importance d'une collaboration étroite entre cardiologues et neurologues dans la prise en charge des syncopes inexpliquées.