Intérêt de la tomoscintigraphie myocardique double isotope dans la détection de la maladie coronaire du greffon chez 96 transplantés cardiaques.
Auteurs : Pouillart F1, Levy M, Amrein C, Guillemain R, Perez T, Makowski S, Chevallier P, Fabiani A, Carpentier AAvec des taux de survie de 70 % à 3 ans et de plus de 50 % à S ans, la transplantation cardiaque reste le traitement de référence de l'insuffisance cardiaque au stade terminal. Cependant, les résultats à long terme sont altérés en raison des complications liées à l'immunosuppression et à la survenue d'une athérosclérose coronaire précoce. Cette pathologie est de diagnostic difficile en raison de l'absence de symptomatologie angineuse, et est fréquemment découverte à un stade tardif conduisant à proposer une nouvelle transplantation. Les méthodes de détection non invasives se sont révélées souvent décevantes, l'examen de référence restant la coronarographie. Une série consécutive de 96 patients (82 hommes et 14 femmes) d'âge moyen de 53 ± 10 ans, transplantés à l'hôpital Broussais de 1986 à 1996 et ayant survécu au moins un an en post-transplantation a été étudiée. Le recul moyen post-transplantation était de 5,3 ± 2 ans. Les patients étaient indemnes de maladie coronaire du greffon connue lors de l'inclusion. Le protocole comprenait la réalisation dans un délai d'un mois d'une tomoscintigraphie myocardique double isotope (thallium de repos puis MIBI Tc99m d'effort) et d'une coronarographie. L'incidence de la maladie coronaire du greffon était faible dans cette série (9 patients soit 9.3 %). La sensibilité de la scintigraphie a été de 77 % (2 faux négatifs), la spécificité de 97.7 %. En conclusion, la tomoscintigraphie myocardique double isotope d'effort peut contribuer au diagnostic de la coronaropathie du transplanté et pourrait ainsi permettre de réduire les indications de coronarographie systématique.