Kyste neurentérique spinal révélé par un syndrome du cône terminal.
Auteurs : Rougerie C1, Chazerain P, Arthuis F, Chicheportiche V, Ziza JMINTRODUCTION : Les kystes neurentériques intrarachidiens sont rares, dérivant de la séparation incomplète de la notochorde et de l'endoderme à la 3e semaine de gestation. Ils sont généralement symptomatiques avant 40 ans et associés à des malformations vertébrales. Ils prédominent au rachis cervical bas et dorsal haut et sont majoritairement extramédullaires. Nous rapportons un cas de kyste neurentérique du cône terminal chez une patiente de 63 ans, sans lésion dysraphique associée. OBSERVATIION : Il s'agit d'une femme de 63 ans chez laquelle est survenue une lombo-radiculalgie L3 droite déclenchée par un effort de soulèvement avec aggravation de troubles urinaires apparus un an auparavant. L'examen clinique trouvait un syndrome rachidien net, une hypoesthésie de l'hémiselle droite, une atonie du sphincter anal et un globe vésical. Radiologiquement, on notait une augmentation de la distance interpédiculaire en L1 et L2, traduisant l'expansion lésionnelle intracanalaire. Le diagnostic de lésion intradurale s'étendant de L1 à L2 a été porté par la saccoradiculographie. L'imagerie par résonnance magnétique (IRM) a précisé cette lésion comme ayant un signal proche du LCR en séquences T1 et T2, déformant le cône terminal et refoulant les racines de la queue de cheval. La résection chirurgicale du kyste, incompiète du fait d'adhérences avec plusieurs racines, a été suivie de la persistance de la radiculalgie et des troubles sphinctériens. COMMENTAIRES : Cette observation correspond à une cause exceptionnelle de syndrome de la queue de cheval. Un mécanisme de fissuration ou de rupture du kyste pourrait expliquer l'exacerbation des symptômes à l'occasion d'un traumatisme. L'IRM est l'examen de choix pour affirmer le caractère kystique de cette lésion intradurale et préciser l'abord chirurgical. Son excision, souvent incomplète, expose aux récidives à long terme.