Détection et surveillance des caillots de l'oreillette gauche par échographie transoesophagienne.
Auteurs : Canavy I1, Colin R, Desfossez L, Panagides D, Pierron F, Bonnet JL, Bory MSur les 1141 échographies transœsophagiennes successives réalisées de manière prospective du 1er mai 1993 au 31 décembre 1995, 26 caillots (2,2 %) ont été détectés dans l'oreillette gauche: S dans la cavité (20 %), 19 dans l'auricule (73 %) et 2 dans les deux (7 %). Il s'agit de 15 femmes et de 11 hommes, d'âge moyen 69 ± 16 ans (25 à 89 ans); 22 patients (84 %) étaient en fibrillation auriculaire permanente et 4 en rythme sinusal. Seuls S patients prenaient un traitement par antivitamines K. Tous avalent une cardiopathie sous-jacente: 11 valvulopathies mitrales, 10 cardiomyopathies dilatées, 2 cardiomyopathies hypertrophiques, 3 cardiopathies diverses. Les échographies transcesophagiennes ont été réalisées dans le bilan de 13 accidents emboliques artériels (50 %), avant 10 cas de choc électrique externe (38 %), et 3 cas de valvuloplasties mitrales percutanées. Le thrombus est adhérent dans 18 cas (69 %) et mobile dans 8 cas (31 %). Du contraste spontané lui est associé dans 23 cas (88 %). L'héparine intraveineuse est débutée dès le diagnostic posé. Chez 4 patients, la thrombectomie est indiquée d'emblée devant le caractère menaçant du thrombus et/ou la nécessité d'un remplacement valvulaire associé. Chez 22 patients, l'héparine a été relayée par les antivitamines K au 10e jour. Chez 7 d'entre eux, l'échographie transœsophagienne n'a pas été renouvelée en raison du terrain ou d'un refus. Les 15 autres ont été contrôlés par 1 à S échographies transœsophagiennes entre le 4e jour et le 12e mois nous avons observé 13 régressions (86 %), complètes dans 11 cas et partielles dans 2 cas et 2 stabilisations. Aucune embolie n'a été observée au cours du suivi mais 6 patients sont décédés: 1 parmi les opérés et 5 parmi ceux traités médicalement (3 insuffisances cardiaques et 2 hémorragies cérébrales). Conclusion le thrombus de l'oreillette gauche est rare en dehors des cardiopathies classiquement emboligènes. Sauf dans les cas où il est menaçant et/ou associé à une valvulopathie mitrale indiquant la chirurgie, le traitement anticoagulant permet une régression complète ou partielle du thrombus, visualisée par l'échographie transœsophagienne indispensable pour le suivi. II faut aussi noter la sévérité du pronostic liée à l'affection sous-jacente.