Quatre-vingt-onze patients consécutifs ont subi une ablation par radiofréquence d'un flutter auriculaire, chronique ou paroxystique, L'âge moyen des patients est de 66 ans ; 38 % ont des antécédents de fibrillation auriculaire et 14,3 % de chirurgie cardiaque. Le taux de succès primaire est de 79 % (92 % dans le flutter commun). Les facteurs prédictifs sont : le type de flutter (p < 0,001), la taille du ventricule gauche (p <0,01) et de l'oreillette gauche (p < 0,01) à l'échocardiographie. La longueur de l'isthme cavo-tricuspide étudié en échocardiographie n'influe pas sur le résultat initial, mais modifie, en cas de succès, les paramètres de la procédure (durée et nombre de tirs nécessaires). Avec un recul moyen de 11 ± 2 mois, le rythme sinusal se maintient chez 67 % des patients; 27,5 % ont une récidive du flutter et 5,5 % de la fibrillation auriculaire; 85 % de ces épisodes surviennent dans les 6 premiers mois après ablation. Une deuxième procédure est réalisée chez 12 patients pour récidive de flutter (succès primaire: 92 %). Avec un suivi moyen de 8,4 mois, 4 patients ont récidivé et ont subi une troisième procédure (succès: 100 %). En cas d'échec de l'ablation, les patients sont régularisés par choc électrique ou stimulation auriculaire; 47,3 % de ces patients restent en rythme sinusal sous antiarythmiques avec un recul de 12 mois. L'ablation par radiofréquence du flutter auriculaire est donc une méthode sûre, dont la difficulté dépend essentiellement de facteurs anatomiques, avec à moyen terme des résultats supérieurs aux autres thérapeutiques.