Dépenses des familles lors de l’hospitalisation pédiatrique à Niamey (Niger)
Auteurs : Barennes H1, Azzaratou ILe Niger dont 54,4 % des habitants vivent en dessous du seuil de pauvreté (moins de 750 FF/personne/an) s’engageant dans l’autonomisation des hôpitaux et le recouvrement des coûts médicaux, les dépenses réalisées par les familles ont été étudiées sur un échantillon randomisé de 80 enfants admis à l’hôpital national de Niamey dans le service de pédiatrie B pendant la saison des pluies et la saison sèche 1994-1995. La dépense totale moyenne par famille, incluant les frais médicaux précédant l’hospitalisation, varie de 151,8 (± 100,0) à 185,5 FF (± 118,9) selon l’origine des médicaments (grossiste, pharmacie privée). Elle se répartit en : dépenses médicales (médicaments, matériels, forfaits d’hospitalisation) de 98,0 (± 48,3) à 119,8 FF (± 57,2) soit 60,0 à 64,5 % de la dépense totale, et dépenses indirectes (déplacements, alimentation, cadeaux) 65,7 FF (± 61,7) soit 35,4 à 39,9 %. La dépense varie de 23 à 41,9 FF/jour pour les cinq principales pathologies. Elle est assumée par le père 66 fois (82,5 %), la mère 7 fois (8,8 %) ou une autre personne 7 fois (8,8 %). Vingt-quatre familles (30 %) se sont acquittées du forfait d’hospitalisation de 10,5 FF. Vingt-sept familles (33,8 %) sont exemptées et 22 familles (27,5 %) sont parties sans payer. Les examens complémentaires à la charge de l’hôpital s’élèvent à 32,6 (± 31,3) FF par patient. Le coût d’un épisode d’hospitalisation (dépenses des familles et dépenses engagées par l’hôpital) est estimé de 316,5 à 350,4 FF soit 8 à 10 fois la dépense annuelle de santé en milieu urbain. Outre la classique généralisation des médicaments génériques, l’adoption de mesures au sein de l’hôpital et en amont est discutée afin de diminuer les dépenses des familles et améliorer l’efficience de leur apport financier sur la santé de l’enfant.