Description : Le plomb, par sa malléabilité, son faible point de fusion, sa disponibilité dans l’écorce
terrestre et certaines propriétés de ses dérivés (pouvoir couvrant du blanc de céruse,
qualité antidétonante du plomb tétraéthyle par exemple), a été utilisé par les humains
depuis la préhistoire, dans les objets du quotidien tels que cosmétiques, canalisations,
peintures, munitions, batteries, comme additif dans l’essence… À la multiplicité des
usages du plomb par les sociétés fait écho une pluralité des cibles dans l’organisme
: le système nerveux au premier plan, mais aussi le système cardiovasculaire, les
reins… La trajectoire de génération des connaissances et de gestion de ce danger qui
accompagne nos sociétés depuis des millénaires permet d’illustrer l’émergence, à partir
du concept historique de poison (entendu comme une substance nocive à « forte dose
», immédiatement et de façon systématique), de la vision moderne des causes en santé
environnementale, ayant des effets stochastiques (non systématiques) à « faible dose
» et de façon pouvant être retardée dans le temps, sur des pathologies aux causes
multiples.;