Description : L’exposome a été défini en 2005 comme englobant la totalité des expositions environnementales
(au sens large incluant tout ce qui n’est pas génétique) subies depuis la conception,
comme un pendant au génome. La caractérisation d’une fraction importante de l’exposome
des humains est maintenant possible grâce à la sensibilité d’outils de la biochimie
tels que spectrométrie de masse ou chromatographie appliqués aux banques d’échantillons
biologiques des cohortes épidémiologiques. Cette quantification de l’exposome humain
ouvre la voie à des études descriptives de l’exposome (illustrées dans le séminaire),
de ses variations avec les catégories sociales (notion de justice environnementale)
et à la quantification des liens entre exposome et santé. Ce concept, récent dans
son application, jette un nouvel éclairage sur des problématiques à l’interface entre
épidémiologie et science des données, telles que celles des comparaisons multiples,
des compromis entre sensibilité, taux de faux positifs et stabilité des modèles statistiques.
Le parallèle avec les développements de la recherche sur les causes génétiques des
pathologies et les résultats des premiers grands projets sur l’exposome permettront
de discuter les défis (dont celui de ne pas sombrer face à la « malédiction de la
dimension ») et promesses de ce concept (dont celle d’une augmentation du débit de
la génération des connaissances sur les liens entre environnement et santé humaine).;