Description : Les accidents de la route sont l’une des principales causes de traumatismes crâniens
(TC), notamment des plus graves. Ils touchent une population jeune avec comme conséquence
des années de vies perdues ou vécues en incapacités. Matériel et méthode Les données
proviennent du Registre du Rhône. Il a sa source en milieu médical et inclut toute
personne tuée ou blessée à la suite d’un accident survenu dans le département du Rhône.
Les informations recueillies concernent la victime, son accident, ses lésions et son
devenir. Les lésions sont codées selon l’Abbreviated Injury Scale (AIS). Les victimes
sélectionnées sont celles atteintes de lésions crânio-faciales sur la période 2005-2014.
Après avoir fait une synthèse de l’ensemble des travaux sur ce sujet à partir du registre,
une analyse des atteintes de toute l’extrémité céphalique a été faite, suivie d’une
étude plus spécifique des lésions cranio encéphaliques. Il s’agit de décrire les caractéristiques
accidentelles et individuelles des victimes, la nature et la gravité des blessures
et les évolutions au cours du temps. Résultats L’incidence moyenne annuelle de 120/100
000 pour les atteintes crânio-faciales et 28,5/100 000 pour les TC. Le sex-ratio est
respectivement de 1,8 et 2,6. Pour les TC, la létalité est de 7,7% et on observe un
décalage du pic d’incidence entre hommes et femmes, plus précoce et plus marqué chez
les hommes (15-19 ans) que les femmes (20-24 ans). Les victimes atteintes de TC sont
principalement automobilistes (36%), puis usagers de deux-roues motorisés (24%), piétons
et cyclistes (17% chacun). Les atteintes graves de la tête (AIS 3 ) sont moins observées
chez les usagers de deux roues casqués : 26% contre 37% pour ceux qui ne portaient
pas de casque. La connaissance de la nature et du siège des lésions intracrâniennes
est indispensable pour comprendre les déficiences. Les blessures siègent principalement
au cerveau sous forme d’hémorragies sous arachnoïdiennes (15%), contusions (8%), hématomes
sous duraux (7%), oedèmes cérébraux (6%), hématomes intracérébraux (3%), et enfin
les extra-duraux (3%). La typologie lésionnelle varie en fonction des types d’usagers
: les hématomes sous duraux sont fréquents chez le piéton ; les hématomes extra-duraux
se retrouvent plus souvent chez l’usager de deux-roues motorisé ou non ; les contusions
cérébrales s’observent majoritairement chez les occupants de voiture. Depuis 2005
on a observé une baisse des traumatismes crâniens -48% chez les automobilistes, de
-38% chez les piétons, de -20% chez les usagers de deux-roues à moteur et de -11%
chez les cyclistes. Conclusion Cette étude fournit des données nouvelles sur les TC
consécutifs aux accidents de la route. Les traumatismes crâniens ont presque été divisés
par deux chez les automobilistes, notamment du fait des politiques de sécurité routière
mises en place en France depuis 2002, en particulier l’introduction des radars. Toutefois
des efforts restent à faire chez les usagers vulnérables (cyclistes et piétons). La
prévention des atteintes crânio-faciales et en particulier des TC passe par la promotion
de l’utilisation des dispositifs de protection. En ce sens, une première mesure a
été prise en France en mars 2017 rendant obligatoire le port du casque à vélo pour
les enfants de moins de douze ans.;