Description : Le taux de résistance d' Escherichia coli aux quinolones a connu une croissance inquiétante
au cours des dernières années, passant de moins de 5 % en 1996 à plus de 15 % en 2007.
La consommation de quinolones n'a pas diminué en France au cours des dernières années,
contrairement à la consommation totale d'antibiotiques et d'autres grandes classes
d'antibiotiques. En France, environ 80 % des quinolones sont consommées en secteur
de ville, et 20 % en secteur hospitalier. Il est maintenant établi que la résistance
d' E. coli aux quinolones est corrélée à la consommation ambulatoire de quinolones,
à l'échelle des états, des hôpitaux, des cabinets de médecine générale et de la communauté
en général. En revanche, il n'a pas été démontré de relation entre la consommation
hospitalière de quinolones et la résistance d' E. coli à cette classe d'antibiotiques
parmi les souches hospitalières. Le respect strict et l'interprétation écologiquement
responsable des recommandations d'antibiothérapie des infections courantes doivent
permettre de limiter drastiquement l'utilisation des fluoroquinolones dans les infections
urinaires, respiratoires basses et hautes, en limitant les indications et les durées
de traitement, et en pratiquant une désescalade thérapeutique quand l'antibiogramme
le permet. Une modification majeure des pratiques de prescription est rapidement nécessaire,
afin de sauvegarder l'efficacité de cette classe thérapeutique très utile en pratique
courante.;