Veille documentaire MTPH

Auteur        Anais JOURDAN
Date        sep 2015
Université        Faculté de médecine Aix Marseille Université
Résumé        Contexte : Le syndrome d’épuisement professionnel, ou burnout syndrome, associe trois dimensions : l’épuisement émotionnel, la dépersonnalisation et la diminution de l’accomplissement personnel. Sa prévalence chez les médecins généralistes français, c’est-à-dire présentant un niveau dit « pathologique » pour au moins l’une des trois dimensions, est élevée, entre 30 et 50 % selon les études. Le burnout entraîne des conséquences néfastes sur la santé du médecin et peut le conduire au suicide, sa prévention est donc un enjeu important. Notre objectif était de déterminer les moyens de prévention connus, appliqués, ou proposés par les médecins généralistes libéraux pour éviter la survenue du syndrome d’épuisement professionnel. Méthode : Nous avons réalisé une étude qualitative par entretiens semi-dirigés auprès de médecins généralistes installés dans les Bouches-du-Rhône ou en zone limitrophe de ce département. Les entretiens ont été enregistrés, puis retranscrits sous la forme de verbatims, en respectant l’anonymat. Leur codage et analyse ont été réalisés à l’aide du logiciel NVivo 10®. Les entretiens se sont arrêtés après obtention et vérification de la saturation des données. Résultats : Au total, douze médecins ont été interviewés. Ils ont énoncé de nombreux facteurs de risque de burnout. Des facteurs liés à la profession de médecin généraliste libéral, d’autres à la personnalité du médecin ou encore aux changements démographiques. Ils ont cité des mesures de prévention communes, mais aussi d’autres spécifiques à chaque médecin. Parmi les mesures à l’échelon individuel, on trouve : alléger ses horaires de travail, avoir un secrétariat, exercer en groupe, se former et diversifier ses pratiques, participer à des temps d’échange entre confrères, prendre du temps pour sa vie personnelle. Pour les mesures collectives l’accent a été mis sur : alléger la charge administrative, instaurer un service de médecine préventive pour les médecins généralistes ainsi qu’un suivi psychologique, lutter contre la dévalorisation de la médecine générale, modifier le mode de rémunération du médecin et sensibiliser les étudiants en médecine au risque de burnout. Conclusion : Les médecins ont évoqué de nombreuses mesures de prévention du syndrome d’épuisement professionnel, tout en insistant sur les difficultés rencontrées dans leur mise en oeuvre et sur les limites de chacune. Accompagner les médecins dans la mise en place et l’application de ces mesures permettrait certes d’améliorer la santé des médecins, mais également et indissociablement, la qualité des soins en France.